Éléments biographiques

Marc Stockman dans son atelier parisien en 1965
Marc Stockman dans son atelier parisien en 1965

 

Marc Stockman, né dans un milieu ouvrier flamand, trouve  vite, vers neuf ans, ce qui allait conduire toute sa vie :  la peinture.

Dans cette Flandre des peintres, charnelle et populaire, il regarde son père consacrer son temps libre à reproduire les impressionnistes.

Une curiosité chaleureuse, mêlée à un caractère solitaire, lui fera apprécier de lon­gues heures de création, une façon d’être différent des autres.

 

Mais ceci s’est mué en une ambition intérieure vive, un souffle, un besoin de peindre.

 

Ses expositions  Ses textes  Informations

 

Marc Stockman dans son atelier de Couvron en 1980
Marc Stockman dans son atelier de Couvron en 1980

Chronologie

 

1937 - Naissance le 3 février à Courtrai.

 

1951 - Suit des cours de Beaux-arts au collège de St-Luc, puis à l’Académie de Tournai.

  - Rencontre avec l’abbé van Parys, grand amateur d’art, qui suivra avec fidélité sa démarche.

 

-À 14 ans, travaille avec un artisan qui fabrique des carreaux dans la tradition de la ville

de Delft. Il fréquente les milieux artistiques de sa ville natale. Ses travaux vont d’un esprit

sur­réaliste jusqu’à une très nette tendance expressionniste

 

1955 - S’installe à Paris pour entrer aux beaux-arts, mais n’y reste que 15 jours, scanda­lisé par la façon dont on y parle de Rubens.

 

- Son installation à Paris bouleverse tout son monde intellectuel. Son expressionnisme marqué par l’esprit fla­mand se rapproche de Rouault et Goya. Il découvre aussi Rembrandt qui l’influence. Cézanne et Matisse qui le préoccupent alors prendront petit à petit au cours de sa vie  une place prépondérante.

 

- Il effectue une suite de des­sins et de lithographies qui évoluent vers un expression­nisme

plus naturaliste et plus romantique. Il se consacre alors surtout à des lavis.

 

1956 - De décembre 56 à 58, service militaire en Alle­magne, pendant lequel il prépare des livres d’enfants illustrés par lui, écrits par Monique Pontet, sa future épouse.

1958 - Édition de quatre livres d’enfants chez Fernand Nathan.Novembre, mariage avec Monique.

 

1960 - Documentaliste à la revue Connaissance des Arts.

 

Changement brutal de style, travaille à de nombreux fusains, lavis, pastels, encres, et peintures représentant des personnages monumentaux et anonymes. Sorte de réalisme social proche de Fernand Léger.

 

Beaucoup de toiles de grandes dimensions détruites par la suite. Il s’intéresse plus spécialement à l’art égyp­tien et au sculpteur Marino Marini. À la fin de l’année 1959, il en arrive à des personnages très schématisés et rehaussés de couleurs appliquées en grands à-plats.

 

- Nouvelle impasse qui lui fait faire ses premières toiles abstraites. Découverte enthousiaste de Pollock, qui le jette dans l’expérience abstraite lyrique où il utilisait aussi bien le dripping que toute autre manière d’organiser des taches et des jets de couleurs.

 

- La découverte de Kan­dinsky et d’une certaine manière de Paul Klee a amené

plus d’architecture dans ses compositions.

 

- De 1960 à 1972, il dirige de nombreux stages d’expression graphique au sein de l’orga­nisation “La Vie nouvelle” auprès de person­nes souhaitant approfondir leur sensibilité à l'art. De nombreux liens fidèles s’y noueront.

 

1963 -  Le cinéaste Guy Jorré réalise un court métrage sur sa peinture.

 

- Le lyrisme se laisse progressivement absorber par une élaboration formelle plus étudiée. Pendant quelques mois, il abandonne la peinture abstraite, il effectue alors une série de dessins représentant des têtes et des masques.

 

1964 - Série de toiles abstraites composées de formes géomé­triques très simples, rappelant les signaux du chemin de fer, très travaillées sur le plan de la matière. Ces différen­tes tentatives, à partir de 64 (masques, collages, géomé­trie) pour se dégager du sentiment de trop grande gratuité de la démarche abstraite, exprimant le désir d’un retour à la figure humaine.

 

1965 - Nouvelles peintures abstraites.

 

- Série de collages à base de papier ou de tissus, qui étaient généralement repeints.

 

1967 - Rencontre Maryvonne Gervais de Lafond qui l’aide dans ses travaux de gravure  (qui devien­t sa compagne en 1974).

 

- La découverte des arts primitifs d’Afrique, d’Océanie et de l’Amérique précolombienne lui permet de revenir à une certaine figuration dégagée de l’individualisme occi­dental.

Il élabore alors des personnages monolithiques qui progressivement s’animeront.     

 

- De nombreuses gravures sur bois et sur lino.

 

- Il se consacre durant cette année à la réalisation d’une importante série de gravures sur bois vendues sous forme d’abonnements (300 abonnés).

 

1969 - Rencontre Jean Sabbe, industriel et collec­tionneur courtraisien, qui par la com­préhension de son travail deviendra un soutien moral, et un ami fidèle. À partir de cette date jusqu’en 1973, travaille beau­coup en Belgique.

 

- Il se sert principalement d’acrylique afin d'élaborer des bêtes et personnages. Il appelle cette période “fantasma­gorique”.

 

 - Il reprend ses travaux à l’huile sur toile.

 

1973-  Mai, s’installe à Couvron (Aisne) dans un plus grand isolement.

 

- Longues années de doutes. La peinture des personnages imaginaires avait retrouvé une sorte de mouvement et un espace. Mais, il craint alors le systématisme et la trop facile virtuosité. Désespoir brutal qui l’entraîne vers une peinture réaliste, d’après documents photographi­ques tirés de magazines.

Ses premières tentatives se veulent une interprétation relativement libre. Puis c’est une bande dessinée améri­caine qui inspire pendant un moment ses toiles et ses des­sins. Mais il ressent le besoin de rester plus fidèle à un modèle photographique choisi. Il en vient à réduire le modèle photo à une diapositive noir et blanc qu’il peint sous projection.

 

- Une courte période l’amène à des peintures extrêmement précises qui rendent tous les détails de la photo. Ces toiles le rapprochent de l’hyperréalisme américain, mais il sent vite le côté anonyme d’une telle peinture.

 

- Poussant au bout l’expérience d’une peinture plus pro­jective, il veut se débarrasser d’une esthétique moderniste dont il garde parfois la nostalgie. Il se sert de planches d’un test (T.A.T.) qu’emploient les psychologues. En agrandissant ces planches et en y introduisant la couleur, il pensait en renforcer les éléments projectifs.

 

- En décembre 1974, reprend ses recherches de peintures d’après photographies, importante série de gouaches, aquarelles, acryliques et peintures à l’huile.

 

- Durant l’été 1976, il commence une série de grandes toiles à la laque industrielle très colorées, très luisantes, exécu­tées à même le sol presque au dripping.

 

- Il réinsère la peinture à l’huile dans ses travaux, aban­donnant la laque, mais avec doute et incertitude. Il s’acharne à peindre. Sa peinture devient selon lui plus chaleureuse. Petit à petit, l’huile s’impose totalement.

 

- Il exécute de nombreuses peintures et gravures d’après une série de photos prises en Bretagne.

 

- Il s’attache de plus en plus à l’idée de séries de toiles et de dessins consacrés à un même thème photographique.

 

- En 1981, il travaille d’après une série d’une centaine de photos toutes prises avec un seul modèle. Il fait aussi bien des peintures à l’huile, des gravures, des gouaches, des encres, etc. Ce travail durera jusqu’à sa maladie. C’est une sorte « d’opéra pictural », qui réu­nit 84 toiles, 400 dessins, et une trentaine de gravures qu’il destinait à une présentation d’ensemble sous forme de dossiers.

 

1982 - Tombe malade et décède dans son atelier à Couvron en 1983.

 

 

marc dans son atelier, 1980
marc dans son atelier, 1980