Y a-t-il encore un sens à parler de nos angoisses de peintre ?

Par habitude, je rends la peinture responsable des miennes. Mais la peinture n’y est pour rien.

Mon drame est celui de chacun. Parvenir à une plus ou moins grande unité de l’être.

Je m’obstine depuis quelques années à copier des photos.

Je me suis persuadé que cela me permettait d’approcher une réalité universelle et de notre temps.

Cette activité excentrique m’assure une manière d’être. Toute autre forme de manipulation de la peinture me laissa jusqu’ici dans une insatisfaction profonde.

 

J’ai mis quinze ans avant de reconnaître que cette forme de peinture était mon vrai désir.

Face à la vie, ou face à la peinture, je sens enfin le moyen de rester le même.

Je souhaite, évidemment que le spectateur exigeant trouve lui-aussi son compte devant mes peintures.

 

Marc Stockman, 1977.